Pourquoi le sevrage de l’alcool et des barbituaires est-il théâtral ?

1) Dépression du système nerveux central (SNC) :

- L'alcool et les barbituiques sont des dépresseurs du SNC. Une utilisation prolongée entraîne une adaptation du SNC, entraînant une diminution de la sensibilité à leurs effets dépresseurs.

- L'arrêt brutal de la consommation d'alcool ou de barbituriques perturbe cette adaptation, provoquant une augmentation soudaine de l'activité du SNC, pouvant conduire à des pathologies potentiellement mortelles.

a) Sevrage alcoolique :

- Pendant le sevrage alcoolique, le SNC surexcité peut se manifester par des convulsions (surtout dans les premières 24 à 48 heures), un delirium tremens (DT), des hallucinations, de la confusion, de l'agitation et une anxiété sévère.

- Les DT se caractérisent par des hallucinations vives, une agitation extrême, une hyperactivité autonome (augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, de la transpiration), de la fièvre et un risque de convulsions et de décès.

b) Retrait des barbituriques :

- Le sevrage des barbituriques peut également entraîner des convulsions, surtout au cours des 12 à 24 premières heures. D'autres symptômes incluent l'anxiété, l'insomnie, les tremblements, la confusion et les hallucinations.

- Dans les cas graves, le sevrage des barbituriques peut évoluer vers un délire (semblable aux DT), caractérisé par une confusion, une agitation, des hallucinations, des délires et une altération de la conscience sévères.

2) Complications cardiovasculaires :

- Le sevrage alcoolique peut entraîner des modifications significatives de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle.

- L'arrêt brutal de la consommation d'alcool peut entraîner une hypertension (pression artérielle élevée) et une accélération du rythme cardiaque, augmentant ainsi le risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral.

- Le sevrage des barbituriques peut également affecter le cœur.

- Un sevrage rapide peut provoquer une hypotension (faible tension artérielle) et un ralentissement du rythme cardiaque, conduisant à un collapsus cardiovasculaire, voire à la mort.

3) Dépression respiratoire :

- L'alcool et les barbituriques peuvent provoquer une dépression respiratoire (respiration ralentie ou superficielle).

- Lors du sevrage, la diminution soudaine de leurs effets dépresseurs peut entraîner une stimulation respiratoire, provoquant potentiellement une respiration rapide ou irrégulière.

- Dans les cas graves, une dépression respiratoire ou une insuffisance respiratoire complète peut survenir, pouvant être mortelle.

4) Déséquilibres fluides et électrolytiques :

- Un abus prolongé d'alcool peut entraîner une déshydratation, des déséquilibres électrolytiques (par exemple, de faibles niveaux de potassium et de magnésium) et une altération de la fonction rénale.

- Un sevrage alcoolique rapide peut exacerber ces déséquilibres et détériorer davantage la fonction rénale, entraînant des complications potentiellement mortelles.

- Le sevrage des barbituriques peut également provoquer des troubles hydroélectrolytiques, contribuant au risque de convulsions et d'autres symptômes graves.

5) Changements métaboliques :

- La consommation d'alcool et de barbituriques peut affecter la régulation du glucose, entraînant une hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang).

- Pendant le sevrage, l'homéostasie du glucose dans l'organisme est perturbée, ce qui peut entraîner une hypoglycémie sévère, en particulier chez les personnes souffrant de diabète ou de malnutrition préexistantes.

6) Implication multi-système :

- Le sevrage de l'alcool ou des barbituriques affecte souvent plusieurs systèmes organiques simultanément, conduisant à un tableau clinique complexe et imprévisible.

- La combinaison de troubles du système nerveux central, de complications cardiovasculaires, de dépression respiratoire et de déséquilibres hydroélectrolytiques peut rapidement dégénérer en affections potentiellement mortelles.

Compte tenu du risque de complications graves, voire mortelles, le sevrage de l'alcool et du barbitu